Céline MAHIEU

Adresse :

Bureau 3.26. Bâtiment de TP. UFR Santé. Université de Rouen-Normandie
22, Bld Gambetta, 76000 Rouen

Email :

celine.mahieu1@univ-rouen.fr

Informations

Maître de conférences en maïeutique, UFR Santé de l'Université de Rouen-Normandie, laboratoire CIRNEF (UR 7454)

Thème de rattachement : 2 (Professionnalisations et professionnalités : espaces, temporalités et transformations)

Mots-clefs : pédagogie universitaire, pédagogie des sciences de la santé, éducation pour la santé, éducation thérapeutique, universitarisation, professionnalisation, parcours doctoral et post-doctoral, accompagnement doctoral, parcours de vie, genre et care, engagement en formation, collaboration interprofessionnelle, identité professionnelle, approche méthodologique qualitative

Membre du CA de la SIFEM (Société internationale francophone d'éducation médicale)

Membre du comité d'éthique de la SIFEM

Membre de l'AECSE (Association des enseignants-chercheurs en sciences de l'éducation)

Membre du CNSF (Collège national des sages-femmes)

Membre de l'ANSFC (Association nationale des sages-femmes coordinatrices)

Thèse en SEF (2020-2023) : Représentations de l'engagement en doctorat des sages-femmes enseignantes
Directeur de thèse : E. Annoot

 

https://cv.hal.science/celine-mahieu

En 2014, 22 sages-femmes enseignantes et directrices d’école de sages-femmes détenaient un diplôme de docteur ou bien étaient en cours de formation doctorale en France (Morin & Leymarie, 2016). Pourtant, seul un diplôme de master est exigé pour occuper de telles missions professionnelles. Nous nous sommes alors demandée pourquoi une partie importante des sages-femmes enseignantes s’engagent en doctorat. Puis, nous avons souhaité découvrir comment elles parvenaient à rester engagées lors des années de formation doctorale alors qu’elles sont en reprise d’études avec une vie privée et une vie professionnelle déjà établies.

Pour répondre à ce questionnement, nous avons étudié le contexte de ce phénomène et les concepts afférents à notre question de recherche tels que l’engagement en formation (De Ketele, 2013 ; Kaddouri, 2011), le processus de formation doctorale (Cros & Bombaron, 2018 ; Skakni, 2019), le parcours de vie (Sapin et al., 2014) ainsi que le genre et le care (Molinier et al., 2009 ; Paperman, 2013 ; Champagne et al., 2015). En outre, nous avons mené une étude empirique avec une méthodologie qualitative et longitudinale comprenant deux séries d’entretiens à un an d’intervalle auprès de sages-femmes enseignantes en cours de formation doctorale au moins lors du premier entretien au printemps 2021. Nous avons procédé à un encodage des thématiques à l’aide du logiciel N Vivo, puis à une analyse de contenu longitudinale et transversale (Bardin, 1989).

Nos résultats montrent que le processus d’universitarisation de la formation initiale de sage-femme en France impulsé depuis 2009 représente une source motivationnelle importante d’engagement en doctorat des sages-femmes enseignantes. Cependant, les sages-femmes enseignantes engagées en doctorat ont également une motivation personnelle intellectuelle d’analyse réflexive sur des pratiques professionnelles de sage-femme et de sage-femme enseignante, bien souvent dans une quête de reconnaissance de leur identité professionnelle médicale.

Leur engagement est fort que ce soit au niveau comportemental, cognitif et émotionnel, pour reprendre les indicateurs de l’engagement en formation selon Pintrich et al. (1993). Différents facteurs ont une influence sur leur engagement en doctorat, notamment l’articulation entre leurs trajectoires de vie personnelle, professionnelle et doctorale, la reconnaissance de leur travail doctoral par leur hiérarchie, la relation avec leur directeur de thèse. En somme, les sages-femmes enseignantes considèrent l’engagement en doctorat comme une valeur respectable et comme un investissement pour elles-mêmes, pour la profession de sage-femme et pour les sciences maïeutiques.

Cette recherche a ainsi mis en exergue le phénomène d’engagement en doctorat de l’une des professions du care dans le contexte actuel d’universitarisation. Elle met en lumière également les difficultés rencontrées par une population de femmes en reprise d’études dans une formation doctorale. Certains leviers sont mis en avant dans la littérature scientifique et au travers des résultats de notre étude empirique. Des perspectives de recherche émanent de cette thèse pour trouver des pistes qui permettraient d’améliorer la qualité de vie doctorante en termes de bien-être et de performance académique.

 

Mots-clés : engagement, parcours doctoral, sages-femmes enseignantes, représentations, universitarisation, approche qualitative longitudinale

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